Chantal Mauduit
« Quand tu arrives au sommet de la montagne, continue à grimper »(texte zen)
Le K2, un des 14 sommets les plus hauts du monde, devient, le 3 août 1992 sa première performance : 8611 mètres. Bien qu’elle ait vu nombreux de ses amis perdre la vie pendant ses expéditions, cette femme téméraire a su garder le « fil sentimental » qui la liait à la montagne, ne jamais abandonner. En 1993, pour ses 29 ans, elle est au Népal, un des amours de sa vie, où elle parvient au Khumbu-Lodge de 3500 mètres de haut, le Shisha Pangma de 8046 mètres et le Cho-Oyu de 8201. Chantal rajoute une difficulté dans chacune de ses expéditions, elle n’utilisera jamais d’oxygène pour monter. Elle est d’ailleurs la première alpiniste à refuser tout apport matériel d’oxygène, une décision qui correspond à son état d’esprit, rester proche de la nature.
Dans ses écrits, le rêve qui l’anime plus que tout est celui de gravir, un jour, l’Everest. Elle a voyagé à travers le monde, une dizaine d’expéditions en Himalaya, au Canada, en Patagonie, au Pérou, en Bolivie, en Argentine, au Pakistan. En janvier 1994, elle part, accompagnée d’une équipe de skippeurs, cinéastes et cameramen, à la conquête des monts antarctiques, où elle fait son baptême de Haute Mer : Mont Foster, Mont Williams, icebergs. Après un séjour en Thaïlande où elle décide d’un titre provisoire pour son livre « Montagnes d’horizons et de passions », elle s’attaque à l’Everest côté népalais de 8500 mètres, les paysages presque magiques lui inspirent aussitôt de nombreuses lignes dans son carnet. Le 1er mai 1995, alors qu’elle est en expédition au Népal, elle apprend le décès de sa grand-mère qui rouvre la plaie encore sensible de la disparition de sa mère. Les mois suivants, elle a écrit des textes sur sa mère, ses blessures, son rêve, ses espoirs.